Série Antoine Chabrier, le croque-mort
Finalement, le métier de croque-mort, c’est tout un art. Essayez donc d’incinérer un noyé de dix jours… Il faut l’assécher, le farcir de combustibles, l’emballer de paraffine… Pas facile. Par bonheur, la plupart des cadavres font beaucoup moins d’histoires. Le beau-frère du noyé, par exemple, était parfaitement sec et en bon état, lui. Si on excepte un trou dans la poitrine, bien sûr. Mais le plus dur, en définitive, c’est de s’occuper des veuves que laissent les chers disparus. Car entre la brune capiteuse du noyé et la blonde incendiaire du troué, le cœur du croque-mort balance. Après tout, elles ont l’air aussi dangereuses l’une que l’autre.