Fabrice est un lâche.
Plongé dans l’obscurité d’une salle de cinéma avec sa compagne, Juliette, il n’ose lui avouer ce qu’il a sur le cœur : il ne l’aime plus, depuis longtemps. Après le film, se dit-il. Après le film…
Pendant la projection, une bande son surprenante se superpose à celle de la romance choisie par Juliette. Des détonations, comme des chapelets de pétard les jours de fête. Des spectateurs se lèvent et retombent au sol. Le corps troué par les balles. C’est une attaque terroriste. Cela dure quelques minutes. Cela dure une éternité.
Quand tout est fini, Fabrice est l’un des rares à se relever. Juliette gît à ses pieds.
Commence l’errance de celui qui survit quand tant d’autres sont morts.
Celui qui trouve dans la policière qui l’interroge une lumière à laquelle se raccrocher. Une histoire d’amour comme une pulsion de vie.
Mais le sort s’acharne et la policière disparaît. Il est le principal suspect.
La cavale s’impose, même si Fabrice ne sait rien : ni comment on fuit, ni comment on se cache. Surtout pas comment on recompose une vie explosée.