« Le foot me rend malade mais je regarde quand même : c’est comme les fesses, on peut pas s’en empêcher. Je suis un passionné que voulez-vous. Chaque année, je me tiens au garde-à-vous des grands rendez-vous européens, avec une sourde haine contre les Ritals (l’italien est truqueur), les Rosbifs (jeu engagé mais énervant, on ne sait pas pourquoi) et surtout les Chleuh (au-delà du souvenir de la finale honteuse contre le Bayern Munich, c’est la corporation entière qui dérange : un bon Chleuh est un Chleuh mort). En ce qui concerne les autres pays, ça va, généralement, on gagne. »
Le héros est fana de football, et plus spécialement des Verts, les Stéphanois. Nostalgique de leur grande époque, il suit pourtant leurs matchs aujourd’hui encore, mais uniquement à la télé car il est interdit de stade. Tout pour lui est référence au foot, une femme, un visage, un vieux ou une vieille qu’il va braquer pour le plaisir de s’occuper avant le match… Mais peu à peu il sent son corps lui échapper. L’odorat d’abord, puis l’ouïe. Jusque là rien de grave, cela n’empêche pas de regarder le foot. Mais que faire quand la vue est touchée… ?
Scénariste et écrivain né en 1967. Rocker dans l’âme et aventurier dans les faits (notamment en Nouvelle-Zélande dont il fera le théâtre de plusieurs de ses romans), Caryl Férey tourne autour de l’écriture, publie un peu jusqu’à tomber sur le polar qui convient à sa vision complexe réaliste et éclatée du monde. Il entre à la Série Noire en 2002 avec Plutôt crever, affirmant, ensuite, de texte en texte, une impressionnante indépendance stylistique, située entre respect des règles et pétage de plombs.